Procès en appel de Germain Balmokoun : une nouvelle bataille judiciaire s'ouvre à la cour d'Assises de Guyane.
Un nouveau chapitre judiciaire s’ouvre pour Germain Balmokoun, l’ancien directeur d’école et ex-adjoint au maire de Saint-Laurent du Maroni. Condamné à 25 ans de réclusion criminelle le 19 septembre 2023 pour l’assassinat de sa conjointe, Thu Ha Tran Thi, Balmokoun fait face à son procès en appel, qui se déroulera sur quatre jours.
Un procès sous haute tension.
Le 17 septembre marque le début de cette nouvelle série d’audiences. Pour la défense, l’enjeu est de taille : blanchir leur client de toute accusation. Selon leurs avocats, l’enquête initiale comporterait plusieurs failles importantes, mettant en doute la culpabilité de Balmokoun. Lors de la première journée, les débats ont notamment tourné autour du rôle du fameux "corbeau", un informateur anonyme. Était-il en bons termes avec l’accusé ? Balmokoun avait-il réellement les compétences nécessaires pour utiliser un tractopelle, supposément employé pour enterrer la victime à plus de 1,60 mètre de profondeur sur son propre terrain ?
Pour les quatre avocats de la défense, ces questions restent sans réponse, et la manière dont l’enquête a été menée doit être rigoureusement analysée. "Nous sommes ici pour démontrer qu’il y a eu des lacunes dans l’investigation", ont-ils soutenu au tribunal.
Une défense renforcée.
Depuis le procès en première instance, la stratégie de la défense s’est intensifiée. De deux avocats à l’origine, Germain Balmokoun bénéficie désormais d’une équipe juridique étoffée, avec quatre avocats. Une démarche jugée nécessaire pour affronter un dossier complexe et contesté. "Qu’il y ait 10, 20 ou même 30 avocats, peu importe. Ce qui compte, c’est la qualité du travail fourni pour défendre l’innocence d’un homme", a déclaré Me Tshefu, l’un des avocats de Balmokoun. Pour lui, ce procès est une occasion cruciale de prouver que la vérité n’a pas encore été pleinement révélée.
La partie civile demeure confiante.
Face à cette défense renforcée, la partie civile, représentée par Me Corinne Boulogne Yang-Ting, ne montre aucun signe de faiblesse. Selon elle, la multiplication des avocats n'apportera aucun changement fondamental au cœur de l'affaire. "Renforcer son équipe n’effacera pas les faits. Le dossier reste le même, et les preuves sont solides", a-t-elle martelé devant les juges.
Pour les proches de Thu Ha Tran Thi, ce procès en appel est une nouvelle épreuve douloureuse. Ils espèrent que la condamnation initiale sera confirmée, afin de faire justice à la mémoire de la victime.
Une issue incertaine.
Les audiences s'étendront sur quatre jours, durant lesquels les témoignages et les preuves seront à nouveau examinés. Le tribunal devra trancher entre les zones d’ombre évoquées par la défense et les certitudes avancées par la partie civile.
La tension est palpable à chaque étape de ce procès, alors que la cour d’Assises de Guyane s’apprête à rendre une décision qui pourrait modifier le destin de Germain Balmokoun.
L’issue de ce procès reste incertaine, et les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’accusé, ainsi que pour la quête de vérité autour de la mort de Thu Ha Tran Thi.
Source : Guyane La 1ère
Publié le 18/09/2024 01:42:36